Avant de légiférer.
Avant de débattre dans les hémicycles feutrés.
Avant de rédiger des protocoles médicaux.
Il faudrait écouter.
Écouter les patients.
Écouter les familles.
Écouter les soignants.
Car que disent-ils, ceux qui vivent la fin de vie ?
Ils ne réclament pas la mort.
Ils réclament qu’on les entende.
Ils réclament qu’on les accompagne.
Les études le montrent :
- Ce que veulent d’abord les patients en fin de vie, c’est ne pas souffrir.
- Ce qu’ils espèrent, c’est ne pas être seuls.
- Ce qu’ils demandent, c’est conserver leur humanité, même dans la faiblesse.
Le besoin de mourir n’apparaît presque jamais quand la douleur est maîtrisée, quand la solitude est brisée, quand l’accompagnement est présent.
Un témoignage :
Une infirmière en soins palliatifs raconte :
« Quand je prends le temps de parler aux patients, quand on chante avec eux, qu’on rit parfois même dans la souffrance, l’envie de mourir disparaît presque toujours. Ce qu’ils veulent, c’est vivre, même un peu, même fragiles, mais avec quelqu’un à leurs côtés. »
Pas une technique.
Pas une injection.
Une présence.
Mais aujourd’hui, ce n’est pas cela que notre société propose.
Elle propose :
- Des files d’attente.
- Des soignants surchargés.
- Des protocoles glacés.
Alors, forcément, certains finissent par penser que la mort est plus douce que l’abandon.
Le véritable progrès ne serait pas de faciliter la mort.
Le véritable progrès serait de redonner aux vivants leur place entière.
De dire à ceux qui souffrent :
« Tu n’es pas un poids.
Tu n’es pas inutile.
Tu es vivant. Et tant que tu vis, tu es digne de respect, d’attention, d’amour. »
Écouter les vivants, ce serait reconnaître que la solution n’est pas d’organiser une sortie rapide.
La solution est de se battre pour que chaque vie soit accompagnée, honorée, soutenue jusqu’au dernier souffle.
Pas pour hâter la fin. Mais pour redonner sens à la vie jusqu’au bout.